Qu'est-ce qu'il fout la ce p****n de poteau ? {Terminer}

Asahi Tayu venait d'arriver à Hikage. Elle portait ses valises et marchait d'un pas décidé vers sa nouvelle demeure. Elle savait où trouver le pensionnat car elle avait reçu une carte de la ville avec son dossier d'inscription, mais au-delà de ça, elle ne savait absolument pas ce qui se trouvait dans la ville et au-delà. Elle avait donc décidé de faire une rapide incursion au pensionnat pour poser ses bagages avant de repartir directement pour visiter la ville.

Il ne lui restait plus que quelques centaines de mètres à faire lorsqu'il se mit à pleuvoir. Elle leva la tête pour sentir les gouttes s'écraser contre son visage, car elle adorait cette sensation. Elle aimait, lorsqu'il pleuvait, manipuler les goutes qui tombaient pour créer des formes, des mouvements, et jouer de mauvais tours au passants. Elle avisa un vieil homme qui courrait pour rejoindre un abri. Asahi détestait les gens qui fuyaient la pluie. Elle s'approcha donc de lui, et soudain le vieillard sentit une force étrange le soulever. C'étaient les gouttes de pluie qu'Asahi avait réunies pour l'élever. Elle le hissa ainsi de quelques centimètres, puis l'envoya voler contre le mur. Ce n'était pas dans ses habitudes de se livrer ainsi à des actes de cruauté gratuite, mais cela lui fit beaucoup de bien car elle n'avait pas chassé depuis trois jours et que les voyages lui donnaient toujours très faim. Normalement, elle l'aurait emmené dans un coin sombre et isolé pour le tuer dans les règles de l'art, mais ses valises étaient vraiment trop encombrantes, et puis elle ne savait pas quel était son groupe sanguin, et ce n'était clairement pas le moment de faire un malaise. De plus, elle portait une de ses robes préférées, rouge et jaune, et elle ne voulait pas la tacher. Elle continua donc son chemin vers le pensionnat, en laissant à regrets le vieil homme complètement sonné et trempé.

Elle arriva enfin devant les grilles de l'établissement, et se dirigea vers le premier bâtiment qu'elle aperçut, pensant que ce devait être un bâtiment d'accueil ou quelque chose de ce goût-là. Elle pénétra l'imposante structure et fut assaillie par une odeur formidable, comparable peut-être pour un humain avec le meilleur des chocolats. Elle chercha l'origine de cette flagrance et ses yeux se posèrent sur une jeune fille magnifique habillée de rose de la tête au pieds et vêtue de la mini-jupe la plus courte qu'Asahi ait jamais vu. Tout en elle respirait la provocation et la confiance en soi. Ce qui rendit d'autant plus ridicule l'instant où elle s'encastra dans le poteau qui se trouvait juste en face d'elle, sous les yeux ébahis d'Asahi. Elle tomba à la renverse dans une position qui dévoilait le peu de choses que ses vêtements avaient caché jusque là et poussa un gémissement de douleur. Asahi devant à son sang des réflexes hors norme, le fait que l'on puisse ainsi se heurter à un objet immobile la dépassait complètement. Elle ne put retenir un ricanement qu'heureusement l'autre n'entendit pas, mais qui tourna court lorsqu'elle se rendit compte que la gourde s'était en tombant entaillé la crane et qu'elle saignait. Bon sang-c'était le cas de le dire- il devrait être interdit de sentir aussi bon. Asahi eut beaucoup de mal à se rappeler sa résolution de ne pas faire de vagues ici, mais elle se dit qu'un archange au moins était dans les parages et qu'il fallait donc qu'elle se tienne tranquille - au moins jusqu'à ce qu'elle sache où il se cachait. Elle s'apprêtait à passer son chemin pour échapper à ce supplice, mais se rappela qu'elle voulait passer dans ce pensionnat pour quelqu'un de gentil et de sympathique. Elle pensa :

*Non mais quelle idiote t'as vraiment de la chance que ce n'ait pas été toi dans la rue tout à l'heure parce que sinon je crois que je n'aurais pas hésité à sacrifier ma robe préférée pour toi*

Mais elle se composa un air avenant et prit son sourire le plus accueillant, en se disant que ç'aurait été trop bête de tout gâcher alors qu'elle venait à peine d'arriver, et, ressemblant tout le self-control dont elle était capable, s'approcha de l'allumeuse et dit :

- Besoin d'aide peut-être ?

Asahi s'arrêta à quelques pas de la fille mais ne posa pas ses valises. Message subliminal :

°Désolée mais si je lâche mes valises, je te saute dessus et te saigner comme ça d'un coup parce que j'ai vraiment soif ce serait vraiment trop du gâchis, je te garde pour une autre fois -si quelqu'un ne t'as pas tuée avant.°

L'étourdie se tourna vers elle et dit, sans un sourire, et d'un ton sans réplique :

-Non merci, je n'en ai pas besoin.

Asahi ne lui avait demandé ça que pour être polie et pour donner bonne impression, et n'escomptait de toute façon pas l'aider plus que nécessaire, mais cette réponse l'énerva. Partout où elle était allée auparavant, elle avait inspiré une sorte de crainte respectueuse aux gens, par sa démarche gracieuse et l'aura de danger qui se dégageait parfois d'elle. Ce genre de réaction de politesse forcée et froide, elle ne l'avait jamais expérimentée, et elle découvrait qu'elle ne lui plaisait pas du tout. Asahi la regarda de plus près, et cette créature lui parut trop belle et trop sereine pour être humaine. Elle se leva en essuyant ce magnifique sang qui coulait de sa tempe avec un mouchoir.

°Quel gâchis!!°, faillit s'exclamer Asahi.

Elle se contint au dernier moment et regarda, horrifiée, la fille se diriger vers une poubelle pour jeter le mouchoir. C'est là qu'elle se rendit compte que l'odeur était presque redevenue supportable, et qu'elle vit avec stupéfaction que la blessure de la -trop- belle demoiselle était déjà cicatrisée. Définitivement, cette fille était tout sauf humaine ! Était-ce l'archange dont on lui avait parlé ? Impossible !! Les archanges avaient un minimum la tête à l'emploi, non ? Une lutine habillée de rose et noir, aussi court – et aussi maladroite- ne pouvait pas être archange. Asahi n'aurait jamais pu être blessée par une idiote qui était incapable d'esquiver un poteau ! Mais qu'était-elle alors ? Quelque chose qui comptait beaucoup sur son apparence ? Un genre de succube peut-être ? Mais elle ne sentait pas comme les succubes qu'Asahi avait déjà rencontrés... une hybride alors ? Asahi décida d'en avoir le cœur net, d'une façon ou d'une autre.

Pendant qu'Asahi était plongée dans ses pensées, la pseudo-succube était revenue de la poubelle et contemplait, affligée, les pâtisseries qu'elle avait fait tomber. Les succubes mangeaient-elles des pâtisseries ? Celle-ci devait alors ne pas avoir chassé depuis un bon moment pour être aussi affamée !

-J'ai de la chance, elles ne sont pas écrasées ni mouillées par la pluie, déclara-t-elle.

Le ton était plus agréable que précédemment, mais l'éclat de ses yeux était dur. Peut-être essayait-elle de se racheter de sa réplique précédente ? L'effet en tout cas était assez mitigé. Le seul changement notable, peut-être, était qu'elle s'était rapprochée et que l'odeur fascinante de son sang était de plus en plus insoutenable. Asahi se demanda ce qu'une personne normale aurait fait en pareille situation. Répondre ? Entamer une conversation en bonne et due forme ? Sans doute. A moins que ce regard ne soit sensé signifier :

°Bon là je suis polie mais en fait je veux juste que tu déguerpisses ça m'énerve que tu m'aies vu me rétamer comme ça et j'ai absolument pas envie de parler avec toi.°

Dans le doute, Asahi décida de répondre d'une réplique qui clôturerait la conversation et lui permettrait de s'éloigner de cette flagrance merveilleuse pour rejoindre sa chambre et enfin ressortir de ce pensionnat dont le premier aperçu était décidément assez flatteur, autant qu'inquiétant. Mais cette fille devait être une exception. Le reste des pensionnaires ne sentait pas aussi bon. Ce n'étaient que des humains ordinaires. Et l'archange était l'autre exception qui confirmait la règle... c'était impossible autrement. La succube arracha soudain Asahi à ses pensée en s'exclamant :

-Veux-tu que je te conduise à ta chambre ? Nous pourrions manger mes pâtisseries j'en ai acheté des tonnes ! De plus j'habite ici depuis l'année dernière... Hihi !

Asahi retint difficilement ses crocs de pointer et ses yeux de devenir rouge. Ce 'Hihi' sonnait plus comme la joie malsaine de voir quelqu'un tomber dans un piège que comme une invitation, et il l'énervait au plus haut point. Sans blague ? Cette succube-hybride-ou-peut-importe-ce-qu-elle-était la prenait pour une proie ? Une PROIE ? Elle ? Une vampire qui avait déjà tué des succubes et toutes sortes de monstres pour se nourrir ? N'avait-elle pas senti la menace qu'elle représentait pour elle, cette suceuse d'énergie de bas étage ? Ou cette confiance en soi était-elle justifiée ? Asahi décida d'éviter la confrontation, quelque envie qu'elle ait d'étriper cette idiote. Elle ne devait pas se faire remarquer. Et puis, elle ne savait pas ce qu'était au juste cette créature. Une succube pouvait-elle tuer un vampire ? Peut-être pas, mais une hybride ? Sans doute, si l'autre part de son sang était puissant. Mais en même temps, elle devait être agréable. C'est donc avec les plus grandes difficultés qu'elle parvint à élargir son sourire, et à dire de sa voix la plus douce ce qui n'était au fond qu'un demi-mensonge, même si cela sonnait terriblement ridicule et peu convaincant même à ses propres oreilles :

-Oh! Désolée, je suis au régime. Une autre fois peut-être pour les pâtisseries, et je ne voudrais pas te déranger. Je trouverais bien ma chambre seule, ce pensionnat n'est pas si grand que ça, si ?

{HRPG : moi non plus je n'aime pas les rp de 50 posts mais on a de la marge tu pourrais ralentir un petit peu stp?}

Asahi, incrédule, regarda la fille s'approcher encore et encore jusqu'à ce que son cou se trouve juste sous son nez. Elle se figea. Bon sang de bon sang, elle voulait mourir cette crétine ? Son sang, à cette distance, était vraiment irrésistible...Asahi se pencha vers elle, ses yeux devinrent rouges et elle sentit que ses crocs poussaient, elle allait la mordre...La fille lui souffla à l'oreille, d'un ton qui se voulait peut-être agréable et tentateur :

-Si tu veux trouver ta chambre toute seule t'en as pour un long moment. Tu refuses toujours ma proposition ?

Par un effort de volonté colossal, Asahi parvint à reprendre forme humaine, et à s'éloigner quelque peu. Pff quoi que soit cette hybride, il était clair que c'était sa nature de succube qui dominait...elle était aussi stupide et sûre d'elle que la plupart de ses semblables, et il n'y avait vraiment rien à tirer d'un succube affamé... et elle, Asahi, vampire, valait mieux que ça. Comment avait-elle pu assez se laisser prendre au jeu de l'hybride pour presque se dévoiler, malgré toutes ses bonnes résolutions ? N'avait-elle rien appris de ses erreurs passées ? Elle décida, quoi qu'il arrive, que finalement elle ne toucherait pas à cette fille. Ce serait le symbole de sa nouvelle maîtrise de soi, et de sa détermination. L'archange d'abord, la succube ensuite. Celle-ci avait reculé et arborait un sourire on ne peut plus hypocrite. Message subliminal :

° Hin hin tu te crois maligne mais je t'ai percée à jour, je sais que tu n'es pas humaine, et je sais que tu sais que je ne le suis pas non plus, et en fait, ca me donne encore plus l'envie de te tuer.°
Sur ce, elle se dirigea vers un divan, envoya l'humain qui s'y trouvait valser quelques mètres plus loin, s'y assit avec un air de conquérante, et dévisagea Asahi avec défi, du genre 'viens si tu l'oses'.

Ça ne la gênait pas, de se dévoiler ainsi ? Elle se croyait trop puissante pour se sentir seulement menacée par la présence d'une vampire assoiffée ? Asahi mourait d'envie de lui montrer sa façon de voir les choses, mais son instinct lui souffla : 'prudence, prudence …'.

-Viens, il y a de la place.
Qu'est-ce qu'elle espérait ? Pourquoi cherchait-elle ainsi à éveiller la méfiance ? Asahi refusait de se laisser prendre au jeu de la succube, mais comment retourner la situation ? Enfin, dès l'instant où elle avait décidé qu'elle ne tuerait pas la fille, le jeu était devenu beaucoup moins subtil. A présent, il s'agissait juste de lui échapper... et ce, sans briser sa couverture – même si elle ne trompait personne. Trop facile. Et si elle tentait de lui arracher quelques uns de ses secrets ? Ses origines ? Ses pouvoirs ? L'hybride ne semblait pas avoir besoin de beaucoup d'encouragements, elle voulait étaler ses pouvoirs pour créer respect, crainte, admiration peut-être ? Il suffirait de rentrer dans son jeu et de la caresser dans le sens du poil, sa prétention, sa vanité et sa confiance en soi feraient le reste. Le tout était de rester dans un lieu où quelqu'un pouvait arriver à tout moment, et où elle n'oserait pas déclencher une bagarre. Asahi s'approcha donc du canapé où était affalée la créature, d'un air faussement méfiant mais pas craintif, en espérant que la fille continuerait à dévoiler sa nature. Le résultat ne se fit pas attendre. Ennuyée par le silence, l'idiote décida de le rompre en déclarant :

-Dis, quand j'étais petite, j'ai entendu dire que le sang des archanges sentait vraiment bon. Non pas que j'en sois une, loin de là. C'est juste que je suis curieuse. Toi aussi t'en as entendu parler ?

Asahi tombait des nues. Elle n'avait pas imaginé que ce serait si facile. Elle n'avait même rien eu à faire que l'autre avait déjà tout dit. Une archange ? Si stupide ? Si imbue d'elle-même ? Si... succube ? Quel genre de créature pouvait-elle bien protéger ? Bien sûr que le sang des archanges sentait bon. Ce n'était pas pour rien que la mère d'Asahi s'était attaquée à un archange en pleine ville, où elle aurait pu être surprise par n'importe qui. Mais c'était étrange... Asahi avait toujours pensé qu'une alliance ange-démon dans un même sang devait sentir singulièrement mauvais. Elle n'avait jamais imaginé que cela pourrait donner naissance à une flagrance aussi... magnifique. Pourquoi l'hybride avait-elle choisi de lui révéler ses origines ? L'arrogance des archanges n'avait décidément pas de limites. Elle se croyait intouchable, sans doute. Bien sûr, elle avait raison. Asahi n'oserait pas s'attaquer à elle directement. Pourquoi faire, en effet, quand elle protégeait sans doute un humain complétement dépourvu de pouvoirs et sans défense ? Il serait beaucoup plus facile de le tuer, lui, et le résultat serait tout aussi radical.

- Alors ?

L'archange-succube s'impatientait. Asahi devait à présent découvrir qui elle défendait. Assurément, une partie difficile à découvrir... quoi que. L'autre était tellement stupide qu'elle serait bien capable de le cracher. Il suffisait juste de chercher du bon côté... Comment faire ? Jouer au chat et à la souris ? Ou bien faire croire à l'archange qu'elle était aussi stupide qu'elle en avait l'air ? Non, ca c'était déjà acquis, de toute évidence, la succube pensait qu'elle était très très intelligente, et qu'Asahi était la dernière des crétines. Ou le faisait-elle exprès ? C'était bien possible, personne ne pouvait être aussi débile naturellement – à part les succubes, et c'était là le hic. Quelle part de sa personnalité était au juste archange ? Asahi décida d'en avoir le cœur net. Elle posa ses valises à proximité du sofa, et s'approcha de quelques pas. Elle répondit, avec un air un peu effrayé rendu encore plus efficace par son air candide naturel :

-Ah ! Ma mère me racontait parfois des histoires pour me faire peur. Elle se comparait à un archange et me disais que j'étais sa protégée, et que rien ne pouvait m'arriver tant qu'elle était là. A l'époque, un tueur en série, que l'on disait être un vampire, bien que l'on ait jamais découvert de corps, sévissait dans la ville où j'habitais, et j'avais très peur la nuit qu'il vienne me chercher. Mais je n'ai jamais entendu cette histoire de sang. Enfin, ça ne m'étonne pas, les archanges sont purs, non ? Ils doivent sentir très bon pour des êtres aussi sombres que les vampires. Mais ne t'inquiètes pas, j'ai un très bon sens de l'orientation, et j'ai un plan. Je ne peux pas me perdre, alors ne perds pas ton temps à m'aider.

C'était presque vrai, en plus. Enfin, juste la partie du tueur en série. Asahi en savait quelque chose, puisque c'était elle, le vampire qui effrayait tant les habitants à cette époque.

[Je suis vraiment dsl dsl dsl dsl mais hier j'ai passé pas mal de temps à te répondre pour qu'au moment où j'appuie sur 'Envoyer', l'ordi me plante...J'ai pas le temps de recommencer, alors je vais me contenter de te faire un paragrphe de résumé de ce que j'avais fait hier. Vraiment dsl...]

Asahi trouva que l'hybride se laissait de plus en plus surmonter par ses instincts de succube. Elle y vit un avantage pour elle, et décida d'essauer de tirer de l'archange une description des pensionnaires, et de leur véritables natures, et de peut être ainsi découvrir une faiblesse de la créature qui lui faisait face et qui paraissait de plus en plus anxieuse eet impatiente.

Elle joua donc le tout pour le tout, et choisit d'accompagner l'hybride, quitte à se retrouver seule et loin de tous les regards avec elle, pour obtenir toutes les informations qu'elle pourrait tant que la succube tenait sa garde baissée tellement elle avait soif d'énergie. Elle déclara donc :

- Menacée ? Je comprends que tu aies peur, à ta place je serais terrifiée ! D'accord, même si je ne pense pas t'être d'un grand secours, je veux bien t'accompagner pour le bout de chemin que nous avons en commun. Comme ça, nous pourrons mieux faire connaissance, et tu me présenteras les lieux et les pensionnaires que tu connais, et tu pourras me dire lesquels éviter pour ne pas risquer... ce qu'il peut risquer d'arriver sinon.